Il est des lieux qui agissent sur notre subconscient sans nous prévenir et la région du sine-saloum, dans le sud du Sénégal, a agi sur moi dès les premières minutes où j’y ai mis le pied et posé le regard.
J’ai la chance de vivre depuis une bonne douzaine d’années dans ce beau pays qu’est le Sénégal, un choix affectif qu’on ne peut vraiment expliquer mais qui fut vite une évidence.
Fermez les yeux, imaginez-vous un instant dans une pirogue traditionnelle qui glisse mollement …
Vous naviguez dans les bolongs, dédale de bras de mer et de canaux bordés de palétuviers, au milieu de dizaines d’îles (environ 200), le tout sous un ciel bleu parcouru de milliers d’oiseaux, à perte de vue. Votre regard ne sera heurté par rien qui ne soit pas la Nature.
Vous êtes à 2 heures de Dakar, au sud du Sénégal, mais en réalité loin de tout, dans un site exceptionnel protégé et inscrit au Patrimoine Mondial par l’Unesco.
Autour de vous plongent, planent, sifflent et caquettent pélicans, aigrettes, marabouts, jabirus, flamants roses, aigles pecheurs et tant d’autres. En tout près de 250 espèces d’oiseaux sont visibles dans ces bolongs où se mélangent les eaux des deux fleuves Sine et Saloum avec l’Océan atlantique tout proche. Pour mon plus grand plaisir.
Outre l’intérêt ornithologique évident, le sine-saloum est aussi synonyme de profusion de poissons (barracudas, thiofs, mérous, daurades, ...) qui font le bonheur des pécheurs de tous bords et de tous horizons ; la pèche étant ici l’activité majeure. Sans oublier les crustacés comme les huîtres de palétuviers, les crabes et autres. Il y en a pour tous les goûts ! Péchés devant vous et consommés sur place !
Au fil des années, la faune quant à elle s’est un peu raréfiée, mais si vous êtes un fin observateur, vous pourrez apercevoir quelques jolis spécimens de hyènes tachetées, de chacals, de varans, ou quelques singes. Un concert de hyènes le soir à la nuit tombée est un grand moment d’émotion, croyez-moi.
Le sine-saloum c’est aussi une multitude de paysages, du plus boisé comme la forêt classée de palmiers-rôniers de Yayeme, au plus typique comme la brousse aux mille visages avec ses baobabs et ses acacias, mais aussi le plus désertique comme les tans (ou tannes) ces étendues d’eau salée et leurs surprenants puits de sel, ces étranges taches de couleurs visibles à Palmarin.
Ce n’est pas pour rien que cette région étonnante, d’une beauté exceptionnelle est souvent nommée « l’Amazonie du Sénégal ».
Chaque île de la région a son caractère avec ses traditions encore bien présentes et le mot « téranga » (hospitalité en langue wolof) y a toute sa dimension.
Partout où vous regardez, le calme et la volupté vous emportent loin, là où vos rêves peuvent parfois vous envelopper, dans un break assurément régénérateur.
Moi, j’y ai trouvé quelques racines qui étaient enfouies dans un autre coin de l’Afrique et quitter ce lieu magique sera pour moi un vrai déchirement.
Pour un aperçu, je mets ci-après quelques photos.
Solange M. / Mars 2021.