A la fin d’un périple à travers un paysage de sable piqué de résineux, la ville de Saint-Louis apparaît comme le retour à la vie et à la couleur et elle constitue, en outre, un excellent point de départ pour explorer le nord-ouest du Sénégal, ainsi que les réserves d’animaux environnantes dont le Parc national des oiseaux du Djoudj, objet de mon précédent article.
Chargée d’histoire, la ville de Saint-Louis vaut une visite, tant par son architecture typiquement coloniale (classée Patrimoine mondial de l’Unesco en 2000) que par son atmosphère paisible entre fleuve, océan et désert et vous ne pourrez pas râter, entre autres, le magnifique Pont Faidherbe, prouesse d'architecture !
Quant aux lumières du soir, sur le fleuve et la ville, elles seront un enchantement qui justifiera largement votre déplacement, tout comme les vieilles batisses aux tons ocres et rouges délavés, avec leurs patios ombragés et leurs balcons en fer forgé.
Saint-Louis est une île située sur l’embouchure du fleuve Sénégal, dans la lignée et le style de l’ile de Gorée (voir autre précédent article), mais plus à l’écart et plus abandonnée aussi.
Et si l’on considère l’énorme influence de la France sur tout le continent africain pendant plusieurs siècles, il est fascinant de se dire que Saint-Louis, ville où tout a commencé, n’a guère changé depuis plus de 100 ans, et personne ne manquera de remarquer qu’un coup de pinceau et un peu de restauration ne lui feraient pas de mal !
Mais quel changement, quel calme, et comme Dakar semble loin ! même les vendeurs à la sauvette (les « bana-banas ») sont moins « agressifs » ici.
Pourtant, cette première ville qui fut construite en Afrique par les Européens, entre autres négociants de marchandises et d’esclaves (!) en 1659, fut ensuite, lors de la création de l’Afrique Occidentale Française (A.O.F.) en 1895, désignée comme la Capitale du grand Empire colonial français couvrant le Sénégal, le Soudan, la Guinée et la Côte d’Ivoire et atteignit ainsi son plein essor et son apogée.
Mais ensuite, en 1958, lorsque Dakar devint la capitale du Sénégal, Saint-Louis perdit tout son prestige.
Il est bien évident que je vais arrêter là ma « prose historique » car il y en aurait des pages et des pages à vous dire, et j’aurais peur de devenir un peu ennuyeuse.
Cependant, par un prochain article, je ne manquerai pas de vous parler de ces femmes « signares » qui ont contribué, à leurs façons, au prestige de cette ville de St-Louis.
Voilà encore quelques unes de mes lignes, pour vous dépayser un peu, et aussi pour le plaisir avec les quelques photos ci-après.
Bien amicalement à vous, lectrices et lecteurs fidèles.
Sosso